[RP] Un ourlet ici, un galon là...

Et la rouquine de s'avancer vers le mannequin. Puisque la Castelmémère l'avait plus ou moins choisie comme tutrice, elle allait en baver, la vieille, avant même de passer devant Attia, et toc!
Un demi sourire aux lèvres, la maigrache jeune femme tourna en silence autour du travail de sa collègue, émettant pour la forme - et le suspense - un petit "hum" dubitatif de temps en temps.

Eh bien Jehane, on peut dire que c'est globalement une bonne approche de ce travail... Par contre il me semble que la demoiselle avait demandé du velours, et non du taffetas empesé comme ceci... à moins que tu n'aies trop amidonné ton velours?

Dubitative, la rouquine passa la main sur l'étoffe rose pâle.

Les manches... Eh bien... Non, les manches, ça ne va pas, désolée Jehane. Il faudra les retoucher un peu, je t'expliquerais. C'est important les manches. Tu as brodé toi même la ceinture? C'est pas mal... Mais d'une manière générale, il te faut faire attention aux coutures, j'ai l'impression qu'elles sont un peu raides, si ça gratte la noblesse, elles vont râler tu sais...
Le mieux, ça serait que tu installes ta table* tout près de la mienne, ça sera plus simple pour t'expliquer au fur et à mesure, je crois.

Sévèèèèèèèère! Sévère, venez donc ici déplacer la table de travail de Jehane voulez vous! Près de la mienne, merci, mon brave.

Oui, "mon brave, parce qu'il ne méritait pas mieux qu'un vulgaire valet, ce fourbe!


*que tu viennes me voir sur msn

La rombière avait passé la journée à coudre cette robe. Il en fallait beaucoup pour la choquer, mais ce décolleté, c'était la bouche de l'Enfer ! Comme ces robes si échancrées qui ont justifié l'apparition des tassels...

Elle avait complété le modèle, qu'elle comptait ajouter à son catalogue, d'un col de tulle atténuant l'extravagance de la coupe. Pour l'heure, elle avait placé le modèle sur un mannequin qui ressemblait fort à sa petite fille (en plus mince, bien plus mince !).

Elle alla se préparer une tisane.

Il traine comme une âme en peine, et toute âme en peine qui se respecte, vient traîner chez la Castelmémere, c'est bien connu - là, c'est une blague - alors il se vautre sur une chaise en entrant. Et il remarque alors qu'il lève la tête pour la saluer, la robe. Les yeux s'écarquillent et il hallucine.

- Qué es ..

Un éclat de rire qui pète dans la pièce.

- Oune ténue dé printemps Abuelita ? Si on omet votre pérruque qui fait trop faux et lé tissou dé la joupe qui colle trop aux jambes, elle est perfecta.. Qui séra l'heureuse fleur ?

Et, se penchant vers Jehanne, un murmure - assez fort pour être entendu d'une vieille néanmoins :

Avec, mais pas cousu, hein? Amovible quoi! *

_____
* si c'est pas abuser, les deux versions ^^

Quelques jours plus tard, la rombière mettait sur un mannequin une robe de grossesse... Ce genre de robe qu'on porte si peu, car le ventre change tout le temps de taille. Elle avait l'avantage, faite dans un tissu fluide, de pouvoir s'adapter à plusieurs tailles de ventre, dès le sixième mois.

Elle ajusta les plis tombant, et recula pour admirer son travail. Elle était elle-même impressionnée des merveilles qui sortaient de ses doigts, quand quelques mois plus tôt son travail était grossier et basique.

Bien plus tard, ayant apporté les modifications nécessaires, et le plan de travail vide de tout ouvrage, la rombière, qui commençait à s'y perdre, fit une petite liste de choses à faire :

-tenue chaude pour G_d_R
-contacter les forgerons pour l'armure du Comte de Saint-Gilles
-bricoler la boite de macarons DO
-honorer la commande d'Ella Durée d'une nouvelle boite pour ses prochains Féériques

Regardant cela, elle soupira. Il y aurait aussi sans doute quelques commandes normandes à honorer, et peut-être, si l'honneur lui était fait, l'une des robes pour la Reine à coudre. Bien du travail en perspective...

Soupirant à l'avance de l'armure, se rappelant le mal de chien qu'elle avait eu à porter chaque pièce forgée qu'on lui avait livrée pour assemblage, elle résolut d'engager un apprenti pour l'aider. Jeune, vigoureux... Vigoureuse. Elle trouva dans une proche maison de passe une jeune fille tout juste arrivée, et juste assez corrompue - ou encore bien conservée, selon les points de vue - pour être de plaisante et décomplexée compagnie, sans être de mauvaise vie.
Clairette, femme aux cheveux noisette et aux yeux d'un noir intense, désormais l'aiderait et, qui sait, apprendrait d'elle tout ce qu'il fallait savoir.

Lorsque la mamie reprit sa petite liste, elle avait besoin d'un bien grand ménage. Ca ressemblait à peu près à ça :

Citation :

-tenue chaude pour G_d_R (commander de la fourrure de lapin en quantité)
-contacter les forgerons pour l'armure du Comte de Saint-Gilles pincer les fesses des forgerons pour les activer coudre la cape et la garniture intérieure de l'armure faire un bisou aux forgerons (à chacun sur les deux joues) pour les remercier
-bricoler la boite de macarons DO
-honorer la commande d'Ella Durée d'une nouvelle boite pour ses prochains Féériques
-tenue d'équitation pour Leha Giffard + tenue de tous les jours
-tenue de diaconesse pour Neyco Mariemont Casatruc aux couleurs des mariés rouge-jaune-bleu-tendre-vert-des-pousses-printanières-sous-la-rosée
-une tenue pour la Reine ? voir avec ADJ
-tenue de moine et pèlerin pour G_d_R ?
-ED "Les Améthystes"
-ED "Faucon noir"

Elle soupira soudain. Couturière, vocation tardive mais tenace et... épuisante. Déjà pour l'armure du Comte de Saint-Gilles, elle avait retenu la leçon de la précédente armure dont elle avait supervisé la confection : cette fois, elle avait fait transporter les pièces d'armure par la Clairette, sa vigoureuse assistante. A soulever sept plaques d'armure pour la dame Sakurahime, la rombière avait trainé un mal de dos pendant une semaine. Alors les plaques si riches et pesantes de l'armure masculine du Loxley...

La voix toujours criarde de la vieille résonna dans l'atelier :

-"Claireeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeette !"

L'ancienne fille de joie lusitanienne et désormais fille d'aiguille arriva, à pas légers, avec son bon sourire.

-"Sim ?"*

Geste agacé de la mamie, et piaillement de rigueur de Fifine, qui répondit avec son bon accent rouergat.

-"Oui, oui, Clairette ! A quoi ça te sert d'avoir un nom d'ici si tu parles comme là bas !
Viens çà, et trouve un mannequin assez solide pour y monter l'armure du comte ! Et fais-le pendant que je vais commander du velours noir pour l'étui des Faucon que je proposerai à Ella."

*prononcé à la portugaise, genre "Séin"

On avait sorti un nouveau petit bout de papier pour noter les commandes de la rombière, car l'ancien était presque tout à fait noirci de ratures en tous genres. Et somme toute, le travail avait bien avancé.

Citation :

-une tenue pour la Reine
-deux robes pour la Baronne de Penne (meme patron, coloris différent)
-3 tenues d'exercice + 1 mantel pour la Duchesse de Cany
-une tenue pour Shaka ?

La Clairette serait, une fois de plus, mise à généreuse contribution...

En prévision de la venue de la Baronne de Penne d'Albigeois, la rombière chercha les perruques les plus élégantes qu'elle pourrait trouver pour aller sur l'une et l'autre des robes. Sur de telles splendeurs, elle voulait une coiffure non moins splendide...

Pourtant, pour la seconde, seule restait une perruque aux cheveux lâchés, et l'ayant essayée, la Castelrombière trouva que cela allait à merveille sur ce bleu sombre... Elle suggérerait à la si blonde Baronne de se coiffer ainsi.