[Paris] Vous avez dit succursale Parisienne!?

Alter Ego de Dieu sur terre Messages : 4864 Date d'inscription : 28/07/2009

La gitane croulait sous le courrier depuis la fin de la Semaine de la mode.
Entre factures a payer, remerciements/félicitations, courriers de gens aigris et autres demandes en robes, toujours des robes, encore des robes, elle n'e pou-vait plus!

Le blond la regardait parfois avec des yeux entre compassion et agacement.
Oh qu'elle rêvait de prendre le large, des vacances des vraies avant que cela ne soit plus vraiment possible a cause du ventre qui grandissait doucement.

Elle soupira envoyant voleter les papiers.
Sévère n’arrêtait plus de l’embêter avec les problèmes financiers de l'atelier " vous dépensez trop et bla bla bla" " ce n'est pas raisonnable et bla bla bla" et encore elle n'avait pas son air entre colère, mépris et indifférence qui avait le don de nous mettre la gitane hors d'elle.

C'est dans un énième soupir qu'elle découvrit dans tout son fatras une lettre qui attira son attention.

Invité

Je travaillais comme serveur dans un bar à cocktail, quand je l'ai rencontrée.
Ouais, c'était en Bretagne. Mon bateau venait juste de couler. J'étais riche avant, immensément riche, genre big bourgeois en Angleterre. Foutues étoffes, elles avaient ma peau.
D'aucuns diront que j'étais un trafiquant, je leur répondrais Fuck Off ! Faut bien gagner sa vie.
Faute d'avoir gagné la mienne, j'avais perdu argent, bateau, renom & boustifaille sur les côtes Bretonnes.
Après, je m'étais fait violer cinq ou six fois, parce que les bretons sont "so gay", & au final, je m'étais fait deux ou trois femelles.
Ah je vous ai pas dit ? J'ai une tare, ça s'appellera la nymphomanie dans quelques siècles. En fait, j'ai une devise, si j'avais été noble, sur les no man's land j'aurais hurlé "Sex !". M'enfin God me préserve d'avoir à squatter un champ de bataille un jour.
Pour l'instant, le seul défi que j'aie à relever, c'est convaincre Attia Di Juli, celle qui a tout déchiré à la Fashion Week (en plus elle a du goût, regardez-moi ce nom à l'anglaise), de me prendre à son service, j'ai envie de me refaire, & pour ça, j'ai besoin d'un fond de commerce. Je m'y connais un peu en tissu, & si ce qu'on dit est vrai, elle aura à coeur de faire des économies sur les étoffes vénitiennes.
Je prends une plume, & j'écris.

Citation :: Attia des Juli.

Je me prénomme William Brandon, Angloy de naissance, & à la tête des fortunes Brandon. Je fais escale en France, & j'ai à coeur d'y faire fleurir mon entreprise. Ycelle pourrait être la votre.
Le retentissement de votre évènement mondain dépasse les mers, & si ce n'est déjà fait, je vous propose d'ouvrir une succursale parisienne.
Vous en conviendrez, personne n'a envie de faire ses achats en province.
Recevez-moi en ces lieux pourtant si mon désir est le votre. Votre jour & votre heure sont miens.

~~Warner Bros.~~ William Brandon.

J'ai un français presque parfait. Parfait à l'écrit du moins. En Angleterre, la Cour parle français, & les bourgeois s'emploient à surpasser l'Aristocratie.
Si un jour vous avez l'honneur de m'entendre, mon accent ne trompe personne, l'île de Bretagne coule dans mes veines. Arthur, Merlin, Guenièvre & Morgane sont mon héritage, mais je n'ai pas honte de le dire : The World is Mine !

Alter Ego de Dieu sur terre Messages : 4864 Date d'inscription : 28/07/2009

Oui la lettre ne manquait pas d'interet.
Legerement flatteuse, un style original, et il faut dire qu'il soulevait un probleme qui revenait souvent.
Beaucoup de clientes demandaient s'il y avait une boutique parisienne.
Il faut dire que soutenir le tourisme bourguignon est une chose, mais quand on devient Hype on ne reste pas confiné a un patelin paumé quoique c'etait pas si paumé que ça.
Enfin tout ça pour dire que ça l'interessait, aussi sans consulter le severe sur la possibilité financière d'investir dans une succursale parisienne, elle repondit en ces termes.

Citation :: Messire Brandon,

Votre lettre a eu le merite d'attirer mon attention.
Puisque vous etes d'aussi bonne volonté, venez donc faire un tour en province.
Nous parlerons affaires.

Cordialement,

ADJ

Elle sourit. S'il tenait a la chose il viendrait. Sinon... Sinon bah tant pis, mais la gitane était curieuse de rencontrer le personnage.

Invité

Ce jour là, j'avais décidé de ne plus attendre une réponse de la couturière.
Je médisais en Anglais contre les bourgeois français qui valaient bien ceux d'Angleterre : hautains, riches, mégalos, & co.
& puis y'a un gus qui a débarqué, avec un vélin.
Elle écrivait joliment pour une couturière, & comme j'avais rien d'autre à faire ce jour ci, je suis parti directement en Bourgogne, laissant à la maison femmes & enfants. Comment j'en n'ai pas ? Si si, un p'tit paquet de femelles & une ribambelle de bâtards semés un peu partout dans le monde connu.
Pour l'occasion, je m'étais dit qu'il valait mieux se fringuer correctement. La gitane n'est pas n'importe qui, c'est p'têt mon futur gagne pain, mon bandit manchot, ma roue de la fortune.

Après deux ou trois jours de promenade à travers champs, j'arrivai en Bourgogne. Les Bourguignons, c'est trop des potes aux Anglais, bah si ! Ils leur ont vendu Jeanne D'Arc, alors j'avais un peu l'impression de revenir chez de la famille.
L'atelier ne fut pas difficile à trouver en fait. Au contraire même, suffisait de suivre une donzelle mal sapée, elle allait dans le lieu d'où elle ressortirait vêtue comme une princesse. C'était un peu ça la magie des Doigts d'Or, mais j'ai envie de dire I don't care. Les apparats, ça rapporte, c'est tout. Ranafout' de la beauté de la parure, une fois à poil, c'est toutes les mêmes t'façon.
Puis j'entre, & je me fais guider jusqu'à Master Di Juli. Si on traduit, ça fait Maître de Juillet, avec une faute d'orthographe. Mais ça n'intéresse pas grand monde.
En flegmatique britannique, je m'incline devant la bonnasse qui trône sur son fauteuil. Qui eut cru qu'elle avait un bureau ?

Lady...

Si avec ça elle comprend pas qui je suis, je fais demi-tour & Bye Bye.

Alter Ego de Dieu sur terre Messages : 4864 Date d'inscription : 28/07/2009

La gitane leva le nez.
La pointe d'anglois qu'elle reconnut la fit comprendre de qui il s'agissait et un petit sourire se dessina sur ses levres alors qu'elle invitait le jeune homme a prendre place.

- Signor...

Oui a anglais on repond en italien comme le Gigi ouais!
Elle détailla la silhouette davantage. Il était pas laid, cet air sur de lui, ce petilement dans les yeux, et ce corp bien batit... hmmm non! Elle n'aime pas les blonds c'est bien connu!

- Bienvenue a l'atelier des doigts d'Or...

Elle s’enfonça un peu plus dans son fauteuil.

- Votre proposition a retenu toute mon attention, elle repond a une demande de plus en plus pressante de notre clientèle, cependant, je ne peux confier une telle entreprise a un inconnu... Parlez moi de vous et que pensez vous apporter a notre etablissement ?

Ouais montrez moi votre CV, vos references et repondez ceci est un entretien d'embauche.

Invité

Je n'étais pas le genre d'homme à me laisser impressionner par une femelle.
Plus d'une en avait fait les frais. Elles sont toujours là, rôdant, à observer le moindre de vos mouvements, en chaleur, à attendre que le loup bondisse, & lorsqu'il agit, ces créatures deviennent froides & crient à la mort.
Celle ci ne faisait sans doute pas exception.
Cependant, cette foutue obsession du corps, ou plutôt du corps à corps, me rendait faible, & j'étais des premiers à succomber à leurs charmes.
Succombaient-elles au mien ? Jamais aucune ne me résista.
Mais je parlais d'être impressionné. D'habitude impassible à toute frivolité, feintant le rire à l'extravagance du jeune pucelle, je ne pu contenir un sourire lorsque la Di Juli me salua.

Elle avait parlé en italien. Un accent par ailleurs parfait, & ayant fait fortune à Venise, j'aurais pu la prendre à son propre jeu, mais tel n'était pas mon but.
Je n'étais pas joueur, enfin...pas si facilement.

A ces premiers mot, mon visage ne fit qu'acquiescer. Je m'installai. Elle ne m'avait pas invité à m'asseoir, je n'en avais cure. Bientôt elle bénirait le Très Haut de mon audace.

Madam.
Cet endroit a plus l'air d'une auberge de campagne que d'un atelier. La Mode, c'est l'enfant de Paris, & la Seine est son berceau.
Il est évident que votre clientèle veut se parer là-bas.
Vous parler de moi. Je n'ai jamais travaillé pour personne. Je suis...comment dites-vous en France ? Free.
L'argent que j'ai gagné ne fut jamais celui d'un autre. Vous êtes chanceuses d'attirer my interest.
Longtemps j'ai arpenté les mers en quêtes des plus beaux tissus de ce monde. J'apporterais à cet atelier un solide livre de relations. I guess vous avez vos fournisseurs, les miens sont mieux.
Je fréquente le milieu du commerce depuis des années.

Et si elle avait voulu me contredire, elle aurait entendu un sévère "Hush !".

Je vais vous expliquer mon project. Une maison à Paris. Des catalogues de vos modèles. Des mannequins devant le fenêtre. Une boutique, juste une boutique. La cliente vient, si j'ai le modèle en stock, je lui vends le modèle après quelques ajustements.

Je savais coudre. Jamais je ne dirais que je maniais l'aiguille, mais je savais coudre.

Nous n'avons pas le modèle en stock, too bad ? Not at all. Je prends ses mesures, je vous envoie commande ici, & en quelques jours, The Lady reçoit la robe à Paris. Il faudra bien sur un réseau de coursiers, mais les frais de ports sont à régler par le client. La clientèle parisienne est Rich.
So. What d'you say, Lady Dey Juli ?

Alter Ego de Dieu sur terre Messages : 4864 Date d'inscription : 28/07/2009

La gitane passa d'une moue bien marqué lorsqu'il compara l'atelier a une auberge de campagne en un sourire en coin lorsqu'il termina son monologue.
Certes le jeune homme ne manquait pas d'assurance, il avait le charme sur, le charisme certain, l'eloquence qu'il faut pour convaincre, et il semblait avoir quelques notions d'organisation ce qui etait tres important puisqu'elle n'ouvrait pas une succursale pour avoir a la gerer aussi au meme titre que l'atelier.
Enfin.

- Bien, vous savez de quoi vous parlez a moins que tout ceci ne soit du verbiage de jeune coq.

Elle sourit, le jeune homme aurait il la meme assurance devant severe ? D'autant qu'il osait affirmer que Severe n'avait pas les meilleurs fournisseurs du Marché.

- Pour ce qui est de la gestion des fournisseurs sachez que nous avons deja une personne qui s'en charge, vous devriez le rencontrer pour en parler. Pour le reste je n'ai rien de plus a ajouter que ça me parait bien. Mais il va falloir faire des efforts en français...

Oui elle est mesquine, elle a besoin d'une faille n'est ce pas ?

- dans quelles conditions souhaitez vous travailler pour nous ? Car je crois que vous n'etes pas porté sur le bénévolat n'est ce pas ?

Oui la question épineuse, le nerf de la guerre pour quelqu'un qui avait comme il le disait été florissant, peut etre voudrait il taxer l'atelier qui voyait deja rouge au niveau de comptes...
Oui le luxe et la classe ça coute cher.

Invité

Elle avait été d'une docilité désolante.
Si elle ne m'avait pas piqué sur la pratique excellente que j'avais du français, outre un accent que je me refusais à perdre, j'aurais été déçu.

Je serais en-chan-té de voir votre chargé de fwoufwous.

Mes zygomatiques entrèrent alors dans une forme d'extase. Douce & délicieuse question que celle des conditions de travail.
Je joignis mes mains, la scrutait. Jusqu'où irait-elle ?
A sa docilité je répondrais par une faiblesse. La générosité.
Le futur me le fera regretter, mais je n'avais pas la folie des grandeurs, & je décidai alors de rester raisonnable. Ce fut la seule fois de ma vie que la raison l'emporta sur l'instinct.

Mes conditions sont simples.
Une complète autonomy. J'engage les coursiers, mes demandes afférentes à la succursales sont honorées, sans exception.
Avez-vous déjà des locaux à Paris ? If not I get it.
Je veux 25% des benefits que je ferais.
Sommes-nous OK ?
Si vous l'êtes I guess vous pourrez me rejoindre tonight for a little drink. La taverne du chat perché entre Nevers & Cosne. It's not a demand.

J'en bandais déjà, et mon sourire lui laissa entendre une montagne de choses à n'en pas douter.

Alter Ego de Dieu sur terre Messages : 4864 Date d'inscription : 28/07/2009

25 % des benefices ?
La gitane tira une moue.
Elle avait plus envisagé un salaire fixe.
Le risque avec les pourcentages c'est que quand la robe se chiffrait haut, le benefice de chiffrait haut, or le prix de la robe dependait bien souvent du cout des materiaux qu'elle necessitait.
Pour une fois elle aurait bien aimé que le Sévère soit la mais soit, elle proposerait ses conditions a elle.

- Je vous accorde monsieur Brandon, que l’idée d'une succursale parisienne est bonne, et ne pourrait que rendre florissantes nos affaires, cependant ce n'est pas un besoin immédiat et indispensable dans ce sens ou notre clientèle est fidélisée et n’hésites pas a se déplacer même depuis l'empire, la Bretagne ou le Royaume de Castille et Leon en la personne de sa reine!

Oui lui expliquer qu'il n'etait pas indispensable.

- Je vous propose ceci. Une solde de 300 écus par semaine, vous serez logé dans les locaux de la succursale dont vous aurez la responsabilité. Vous toucherez en surplus une prime a hauteur des economies que vous nous apporterez via vos fournisseurs, et une commission sur vos ventes si tant est que celles ci s'avéraient exceptionnelles.

La gitane trouvait l'arrangement plutot Honnete. La vente de robes n'avait rien avoir avec celle de pain, il y avait des jours avec et des jours sans et plus encore, a cause des delais, les entrées d'argent n'etaient pas régulières, et ça le jeune coq s'en rendrait vite compte.

- Bien sur ces conditions seront a revoir si votre service nous convient et s'avère bénéficiaire car tout est une question de bénéfices n'est ce pas ?

Elle sourit.

- Une fois que nous serons d'accord j'accepterai volontiers de vous offrir a boire.

Hors de question pour elle de boire, elle n'allait pas imposer au bel anglais des vomissements intempestifs.

Invité

J'affichai une moue.
L'affaire ne me plaisait guère, & je n'avais pas pour habitude de me voir refuser une demande de salaire, aussi variable soit-il.
Le pourcentage sur bénéfice était à mon sens la seule valeur sûre. La seule façon d'être rémunéré à sa juste valeur. La gitane n'en semblait pas convaincue.
J'écoutai néanmoins sa proposition.
Puisqu'elle proposait d'aviser par la suite un changement de paiement, je décidai de lui offrir ma générosité.

Soit. Si tels sont vos exigeances, Lady, j'accepte.
En revanche & j'insiste, ma liberté quant à mes manières d'appréhender la clientèle & les commandes doit-être pleine.

Il était évidemment hors de question d'avouer à la brune que je comptais bien passer du temps en arrière-boutique avec quelques donzelles en mal de froufrous. Aussi lui précisai-je la chose en ces termes :

Nous avons en Angleterre d'efficaces moyens de fidéliser la clientèle, you see.

Anyway, suis-je votre homme ?

Alter Ego de Dieu sur terre Messages : 4864 Date d'inscription : 28/07/2009

La gitane s'etait perdue une seconde dans es pensées.
La bulle eclata sur les derniers mots du belatre.

- eh bien conclu William, vous etes mon homme... Euh enfin, l'homme de l'atelier des Doigts d'or...

Oui un blond elle en avait deja un dans sa vie et elle n'avait pas l'intention de lui en substituer un autre.

Elle sourit puis se leva.

- Allons nous boire ce verre ?

Elle savait par avance qu'elle ne boirait qu'une tisane, mais seul le geste comptait n'est ce pas ?

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