Pestant contre le forgeron et le charpentier qui n'avaient pas réussi à travailler de concert pour un désaccord n'ayant rien avec elle, la vicomtesse d'Ayen arrive enfin malgré tout à la boutique "Aux doigts d'or".
Bonjour, j'espère que je n'arrive pas trop tard !
Jette un oeil à la table où est déposée l'urne, la voit toujours fermée, et soupire de soulagement. Elle allait enfin pouvoir jeter un oeil aux superbes tentures qui étaient faites par les tisserandes de l'atelier à chaque changement de saison. Ce qu'elle fait sans attendre, en ce remémorant les péripéties depuis son départ de Limoges. D'abord l'orage lorsqu'elle a traversé le Berry et que son carosse s'est embourbé, puis ces deux fichus artisans en orléanais lorsqu'une des roues du véhicule s'est cassée, enfin cet attroupement aux portes de Paris pour une charrette de marchandises qui s'était renversée sur la route... Bref, elle avait bien failli ne pas arriver. La rosebonblonde, donc, fait le tour des tapisseries exposées, reste en admiration devant celle aux tournesols et celle aux coquelicots, les trois autres, bien que superbes, n'ayant pas retenu plus que cela son attention. Après un long moment de réflexion, elle fini par fixer son choix sur celle aux teintes d'andrinople. Ariadne fait un demi tour, se dirige vers la table, sur laquelle repose de petits parchemins, plumes et encre, y inscrit le nom de la créatrice dont la tenture lui plait le plus et le dépose dans l'urne en souriant.