[Réalisée] Et mince j'avais oublié le sacre...

Axel allait repartir sa commande à Clarinha faite, quand elle se souvint que le Duc lui avait demandé de l'accompagner pour le sacre de Sa reine à lui, hein , parce que la sienne à elle, la blonde la pleurait encore à chaque fois qu'elle entendait le nom de la nouvelle...
Elle se serait bien passée de la corvée, elle s'était dit que pour rien au monde elle irait , mais il avait insisté. Et iil était plutôt charmant quand il insistait. Il savait même sacrément s'y prendre dirais-je, pour que la Irissarri se range à son avis. Bref , elle avait dit oui. Enfin non pas tout à fait, elle lui avait dit non d'abord, parce que mince voilà quoi , elle était autant fidèle à Sa reine qu'il ne l'était lui à la sienne. Mais lorsqu'il lui avait dit qu'à l'occasion elle pourrait avoir une nouvelle robe dont il ferait cadeau, elle accepta de plus ou moins bonne grâce. Alors revenant sur ses pas , elle rejoignit au petit trot la lusitanienne qu'elle venait de laisser et reprenant le catalogue de commande et passant les pages à vive allure jusqu'à posé son doigt sur une robe bleu nuit et or, elle dit :

Clarinha, j'y pense il me faudrait une robe pour le sacre ...una otra roba...
J'avais pensé à la robe Bourgeon étoilé, en rouge et or, je suis sûre qu'elle serait sublime. En revanche je n'aime pas trop la grosse estrella, déjà elle est trop grosse à mon goût et puis c'est pas un soleil... croyez-vous que mon soleil, vous savez le même que vous avez brodé sur mon béret, pourrait y être fixé à la place?

La robe était tout simplement sublissime, Axel ne s'était pas trompée en remettant son destin entre les mains de l'ancienne apprentie de Jehanne, la chenille était devenue papillon. Et l'élève avait sans nul doute surpassé le maître. Durant l'essayage, la blonde demeura sans voix, si si c'est possible j'vous jure!!
Puis elle se mira et pleura , elle prit les mains de Clarinha puis les serra délicatement et lui dit:

Obregado, muito obregado .

Elle avait pas appris grand chose depuis sa dernière visite seulement à dire merci, mais c'était plus que de la gratitude c'était de l'amour à l'état brut.

Merci infiniment Clarinha vous êtes une grande couturière !! Combien le duc vous doit-il ?

Ben oui l'émotion c'est une chose , mais elle n'allait pas en oublier les promesses de son duc non plus...

L'émotion... Que n'offre pas l'émotion ? Ces larmes de joie, c'était donc moi qui les avais suscitées, par mon talent ? J'en étais étourdie, mais pas assez pour laisser filer ces mots maladroits, ces mots qui se voulaient portugais, ces mots qui m'honoraient. L'empathie de cette cliente était palpable, alors, qu'importait ? Je souris :

-"Obrigada, obrigada, senhora. Ça coûte... Ça."

Je lui tendis la petite note :

Citation :

Bourgeon de Soleil, Axel d'Irissarri, 800 écus

Clarinha dont la patience n'était plus à démontrer , reprit Axel qui n'avait pas encore lâché les mains de fée de la couturière. Cette dernière se sortit de l'étreinte et présenta la note.

Alors Obrigada Clarinha ... Le duc enverra un courrier porter le paiement d'ici la fin de la semaine.