L'automne est le printemps de l'hiver*

Il est des saisons que l'on affectionne plus que d'autres.
Il est des moments de l'année où l'on sent son corps revivre et la joie remplir ses braies.

Ces moments sont souvent ceux du renouveau et du soleil.

Pas pour Severus NonRigolus.

Le printemps de Séverus NonRigolus, c'est l'automne. C'est au moment où les feuilles dorés finissent de brunir pour tomber avec la pluie, et devenir une boue pâteuse qui colle aux semelles que Sévère aime la Nature.
Parce qu'en ces moments, le froid revient, l'humidité s'infiltre, et l'on voit moins de clients. Et la chambre de Gigi devenait confortable et douillette, tiédie par la petite cheminée où le corbeau consentait à bruler un peu plus de bois que nécessaire.

Seulement, avant tout ça, il restait le dernier grand moment de la saison. Le grand ménage. Le grand changement des tentures.


Gigi! Gigi! Viens un peu m'aider par ici!

Viens donc un peu porter ces choses lourdes, que je puisse voir rouler ces muscles sous ta peau, et viens donc me serrer de trop près, dans ce coridor pourtant assez large pour nous deux. Viens donc un peu par là Gigi, que je profite de toi, loin des yeux indiscrets de la population de ce Gynécée.

Il est temps, grand temps, de changer les rideaux, et les toiles, et les tentures. Que de la légère soie orientale qui orne les murs soit pliée pour la saison, et changée contre les lourdes tapisseries de velours et de laine. La froidure de l'hiver ne passe jamais la porte des Doigts d'Or, et la neige toujours reste au dehors.

Il est temps.

Bientôt seront proposées aux visiteurs les différentes variation des artistes de l'atelier, et leur choix sera respecté pour al décoration automnale de l'atelier.

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*Henri de Toulouse Lautrec, peintre

la nuit avait été une hécatombe. Le sang du royaume ruisselait sur sa terre qui s'en nourrissait.

La vicomtesse, épuisée, s'était laissée tomber à même le sol. une épouvantable odeur se dégageait des cadavres qui jonchaient le sol mais elle ne s'en préoccupait. Des râles de souffrance déchiraient le silence de mort.

Une main lui tapa délicatement l'épaule. Elle sursauta comme si elle voyait le ciel lui tomber sur la tête. Son cœur battait la chamade.
Elle reconnu les armes de sa maison et un de ses coursiers. Elle eut envie de le pourfendre, de continuer.....tout comme au long de la nuit.

Elle respira profondément et d'un geste vif lui arracha presque ces quelques parchemins qu'il lui tendait.

Les Doigts D'or ! elle grogna. Était-ce le moment de la déranger pour ....

Ses émeraudes se posèrent sur le premier dessin et elle oublia tout.

Une merveille !
Le second...puis le troisième et enfin le dernier.

Elle eut un coup de foudre, en une seconde elle avait choisi.

Dans un coin, elle griffonna un nom, roula les parchemins et les rendit.

Mettez cela dans l'urne et vite. Prenez quand même soin de vous et....priez pour nous tous.

Racontez.....

Le baron sur place avait été convié à donner son avis,
pourquoi pas se dit il, bien que n'ayant pas la prétention de pouvoir réellement juger des chefs d'oeuvres

il parcoura une par une les différentes propositions, puis de nouveau et encore
laissant échapper à l'occasion un hum, oui, ho, joli
le choix était délicat, mais il fallait se lancer

aller je vote

voilà mon bulletin pour enregistrer mon choix et il le glissa dans la boîte prévue à cette effet

Que dire, à part que leurs oeuvres étaient magnifiques ? Que faire, à part les admirer avec un air rêveur ? Mais surtout, pour qui voter ?

Tutia et Hélia étaient ses préfèrées. Néanmoins, dire qu'elles étaient "meilleures" serait baffouer le talent de chacunes d'entre elles.

Il fallait faire un choix. S'approchant du Milanais, la petite nouvelle le salua, tout en discretion.



- Bonjour Messire !



Finalement, Tutia et sa représentation de l'automne avait fait chavirer l'Allemande. Le bulletin trouva sa place dans l'urne, tandis qu'un sourire adressé au Casanova inconnu de notre héroïne naquit sur les lèvres carmines.

Durant le long voyage, elle s'imaginait le nouveau décor d'automne . Ca l'amusait de faire ça ! elle ne pouvait trouver que ce qu'elle avait elle-même en tête. Oui chacun avait un soi des images, des couleurs, des odeurs, des sensations. Souvenirs d'un journée en famille au coin du feu, d'un pique nique au bord d'une rivière ou en bord de mer, promenade en amoureux dans des sous-bois.. qui n'a pas passer une journée dans un de ces endroits. Les souvenirs semblent être les mêmes pour tous et pourtant pas un seul ne ressemble à un autre.

Il en était de même, à chaque fois qu'elle se rendait ici. Quelle que soit la saison, elle avait beau imaginer, s'attendre donc à ... et bien non , à chaque fois , elle était soufflée en regardant les toiles des créatrices. Pas une seule fois elle n'avait réussi à approcher en pensées une création. Elle était à chaque fois dépaysée et transportée dans un monde auquel elle n'avait pas songé.

On aura beau vous raconter les détails d'un rêve, vous ne vivrez ce rêve que par votre regard. Il en restera prisonnier. Autrement dit vous ne ferez que rêver l'un de vos rêves. Ici, on rentre dans le rêve de l'autre. Les créatrices vous prêtent leur regard l'instant d'un vote. Voilà ce qu'elle adore. Accéder à ce que son esprit seul ne pourrait concevoir.

Elle regarde une à une les toiles et comme les fois précédentes, un coup de coeur ! Elle passe encore revoir chaque toile juste par soucis d'équité mais son coeur a déjà voté pour Helia.

Après avoir été conviée pour donner son avis sur le prochain décor de l'atelier, Bilou décida de s'y rendre pour donner son avis.

Les créations étaient toutes plus belles les unes que les autres mais malheureusement il fallait faire un choix.

Après quelques hésitations et un examen attentif de toutes les propositions, elle rendit enfin son vote.

Avant de partir, elle félicita tous les créateurs présents pour l'originalité de leurs travaux et la beauté des futurs nouveaux décors.