[RP] Du nouveau à l'Atelier !

Soupir. Elle s'y était plus ou moins attendu mais... Elle espérait.

Teste le. Donne lui un patron. Je ferais la robe et lui aussi. Tu verras si tu arrives à reconnaitre ses coutures des miennes.

Nouvelle inspiration, lente, et profonde.

Je t'en prie Attia, ne rends pas les choses plus dures encore...

Parlait-elle de l'enrôlement du jeune homme? Of course not!
Elle voyait bien que son départ causait du tort à son amie. Qu'elle en souffrait. Mais elle en souffrait autant qu'elle.
Seulement, elle est amoureuse, la rousse. Mode bisounours enclenché depuis sa rencontre avec le blond au bord d'un certain lac.
Que voulez vous y faire? A ce stade là ce n'est plus de l'amour qu'ils ont l'un pour l'autre, c'est de la dévotion.
Elle le suivra, donc, quoi qu'il advienne. Et si après les glaces nordiques il veut tenter celles, invivables, de l'enfer lunaire, elle l'y suivra aussi.

Le regard gris se fait implorant vers le visage détourné de l'amie.

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C’t’ici qu’vous cousez, m’a’me Breiz ?

Tom est beau. Il le sait parce qu’il voit toujours les filles sourire quand elles croisent son regard bleu ardent. Elles sourient toujours lorsqu’elles détaillent les mèches rousses trop longues que M’a’me Breiz voulait lui faire couper. Elles sourient autant devant son petit air négligé, son col de chemise un peu trop ouvert, et la délicatesse d’une clavicule qu’on peut parfois y apercevoir.

Elles cessent lorsqu’elles remarquent enfin les béquilles de bois, et se détournent définitivement quand enfin, elles voient.

Tom n’a qu’une jambe. L’autre lui a été sectionnée alors qu’il n’était qu’un très jeune enfant. Il ne s’en rappelle pas, mais tout le monde dit qu’il a eu de la chance que la noble dame dans le lourd coche ait eu du cœur. Et qu’elle avait même fait donner le fouet à son cocher. C’est lourd, un coche, sur un genou d’enfant.
On l’avait rendu à sa mère avec une jambe et moins et deux béquilles en plus. Inutile, mais affamé.
Sa chance avant commencé quand m’a’me Breiz lui avait donné une pièce et l’avait complimenté sur la propreté de sa vesture. Il avait fièrement dit l’avoir cousue lui-même.
Depuis, m’a’me Breiz était comme qui dirait sa sauveuse.

Tom était beau. Il le savait. Comme il savait que jamais il n’aurait d’épouse, ni même de fiancée ou de maitresse.
Tom était beau, il le savait, mais il savait surtout qu’il était infirme et que personne, jamais, ne voudrait le voir trainer sur ses béquilles dans un endroit si luxueux.
Alors il regardait, avidement. Pour que de retour dans la rue, il puisse se souvenir de cette sensation de sécurité et de ventre plein.
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Tom ! Je t’avais demandé de m’attendre !

La rouquine n’était pas vraiment en colère. Pas après l’adolescent du moins. Mais après elle-même. De s’être laissée surprendre dans un moment de faiblesse. Par Attia, qui avait sous les yeux la raison pour laquelle son cœur saignait de devoir renvoyer le garçon. Et le garçon, qui la voyait aux prises avec le maitre d’atelier, suppliant qu’on ne rejette pas son apprenti.
Pourtant, le garçon serait bien ici, elle le savait. L’atelier était déjà bien peuplé, mais il resterait forcément un petit coin pour Tom. Qui après son expérience de la rue ne serait pas bien exigeant.

Eh bien, puisqu’il le fallait…

Maitre, voici Tom, l’apprenti dont je te parlais. Tom, voici Maitre Attia des Juli, la chef de cet atelier.

Elle lui lança un regard sans équivoque : tiens toi droit, sois poli, fais un effort d’élocution, tiens toi droit bon dieu, et enlève moi cette mèche rebelle de devant tes yeux !

’Scusez moi p’r l’interruption Maitre. Mes respects Maitre.

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Un coche qu'a roulé d'ssus, m'a'm... Maitre. Quand qu'j'étais minot. J'a eu d'la chance qu'y parait. Mes excuses M'a'me Breiz.

Il avait répondu vite, dès que la Maitre d'Atelier avait cessé de parler. Trop tôt pour que m'a'me Breiz ait le temps de répondre. Ca ne le dérangeait pas qu'on l'interroge. Il préférait ça aux regards en biais et aux lourds silences.
Pris de remords, il s'en excusa auprès de sa protectrice.

Mais bientôt, il ne put plus résister à la tentation.

J'en a d'jà cousu m'a'm... Maitre. Avec m'a'm Breiz qu'avait pas l'temps d'tout faire l'a ben fallu que j'l'aide. J'crois pas qu'vous soyez aperçue qu'j'avais travaillé avec elle m'a'...Maitre. J'vous d'm'ande pardon.

D'avoir aidé m'a'm Breiz? Non. D'avoir osé prendre la parole avec son langage des rues quand ici tout est pur luxe et raffinement. Il le voit bien. Mais il sent confusément que ce n'est pas vraiment après lui que le Maitre en a. Alors quoi? Il va se retrouver chassé?
Malgré lui, il baissa la tête et rougit.


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Elle soupira.

Eh bien Tom a tout dit. Il a déjà travaillé avec moi, et pas seulement pour coudre les langes de ma fille. Il m'a aidé sur des tenues qui ont été livrées ici. Et personne n'a vu la différence. Il a le niveau, Maitre. Et l'atelier a besoin de lui, on croule sous les commandes!

"On". Cela lui avait échappé. Bientôt, très bientôt, elle ne serait plus partie du "on". Elle ne serait plus qu'un souvenir ici, et rien de plus. Des illustrations sur un catalogue.
Et plus de cals à ses doigts.