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 « En te levant le matin, rappelle-toi combien précieux est le privilège de vivre, de respirer, d'être heureux. » *

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Fantome de Tom
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MessageSujet: « En te levant le matin, rappelle-toi combien précieux est le privilège de vivre, de respirer, d'être heureux. » *   « En te levant le matin, rappelle-toi combien précieux est le privilège de vivre, de respirer, d'être heureux. » * Icon_minitimeLun 14 Nov 2011 - 22:07

Sa béquille était tombée.

Comme tous les matins depuis les quelques semaines qu’il était arrivé ici et que m’a’me Breiz était partie, il s’était levé. Doucement.
Il avait l’habitude. Et depuis sa rencontre avec m’a’me Breiz, il ne dormait plus dehors.
Il était bien ici. Il mangeait à sa faim, il dormait au chaud. Les enfants de m’a’me Breiz lui manquaient un peu, parfois. Mais pas souvent. Il y avait bien assez de travail ici pour rester occupé.
C’est pourquoi chaque matin, il se levait à l’aube. Il se méfiait du sombre, celui aux robes aile-de-corbeau. L’autre, le Milanais, l’inquiétait juste un peu par ses manières pas toujours très masculines. Mais qu’importait.
Il était bien ici.

Il s’était vêtu, simplement comme toujours, des vêtements généreusement offerts par sa protectrice. M’a’me Breiz avait fait beaucoup pour lui. Lui remplir le ventre et l’habiller d’une chaude chemise de laine et de braies assorties avait été son premier don. La couture, le suivant. La sécurité, le dernier.
Il était bien, ici.

Mais il avait fait tomber sa béquille. L’objet de bois avait dévalé l’escalier, et lui se retrouvait seul à descendre. La rampe était du coté de sa jambe. De l’autre, il n’avait que du vide, et les degrés de pierre lui semblèrent soudain vertigineux.
Il inspira profondément une fois, puis deux. Rien n’était insurmontable. Il était bien placé pour le savoir.

S’armant de courage, et de patience, il entreprit la périlleuse descente. Il ne lui fallait que souhaiter ne croiser personne, pour éviter l’humiliation. Mais il était si tôt encore que son vœu serait surement exaucé…

___
[* : Marc Aurèle]
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MessageSujet: Re: « En te levant le matin, rappelle-toi combien précieux est le privilège de vivre, de respirer, d'être heureux. » *   « En te levant le matin, rappelle-toi combien précieux est le privilège de vivre, de respirer, d'être heureux. » * Icon_minitimeMer 16 Nov 2011 - 18:45

Je n'avais pas encore un pécule assez grand pour acquérir une maison personnelle ; j'épargnais pourtant, me refusant à augmenter mon train de vie ou mes habitudes de classe laborieuse - quoique le terme n'eût pas encore vu le jour à notre époque, le concept était, lui, bien présent.
J'avais de la religion une perception toute relative ; j'en avais la superstition, mais je ne respectai guère les commandements de l'Eglise, un peu parce que je n'en avais pas vraiment conscience, et beaucoup parce que c'était à mon acharnement au travail que je devais ma relative ascension sociale ; enfin parce qu'onques ne vit prostituée bienvenue à l'office. Aussi me souciais-je peu des nombreux jours chômés selon l'Eglise, ceux des saints majeurs et les dimanches. Je travaillais sans relâche, faute de quoi mon travail prenait du retard, faute de quoi ma réputation cessait de croître, voire déclinait.
Oui, cette situation, je l'avais choisie ; ce train de vie inchangé, c'était assumé. Si parfois je songeais à en changer, ce n'était que pour prendre une retraite, et je ne savais trop comment prendre une retraite si jeune ; je n'avais pas assez d'économies sous mon matelas. Je n'avais pas d'alternative, et mon moral parfois s'en ressentait. Il s'en ressentait au moins autant parce que la maison close me manquait. Il aurait été honteux de le dire à haute voix ; l'on m'aurait taxé de pécher, si l'on ne me croyait pas déjà grande pécheresse, mon passé aidant.

Oui, la chose me manquait ; on y est peu respecté mais nos corps y sont honorés et brûlent tout le jour. On a cinq ou six jours chômés par mois, c'est peu, mais c'est davantage qu'aux Doigts d'Or auxquels je me donne sans réserve, bien que nul ne m'y eût jamais forcée.

Ce matin-là était comme tous les autres, dans la monotone existence qui était la mienne : j'étais sortie tirer de l'eau au puits, et avais procédé à mes ablutions à l'eau froide. Mes cheveux mouillés, soigneusement peignés, avaient été enduits d'huile d'olive, pour leur donner ce luxe noir et brillant qui convient aux filles du Sud.
Puis j'avais pris le chemin de ma chambre, pour y reposer mon matériel de soins, avant d'aller m'asseoir sur ma table de travail.

Au bas de l'escalier, une béquille.
Je passe à côté, sans prendre gare, mais un halètement me tint bientôt en éveil : il était là, il se glissait, il s'efforçait, sur son unique jambe. Mon regard se plissa. J'étais méfiante de tout, à cette heure du jour si jeune encore.


-"Bonjour..."
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MessageSujet: Re: « En te levant le matin, rappelle-toi combien précieux est le privilège de vivre, de respirer, d'être heureux. » *   « En te levant le matin, rappelle-toi combien précieux est le privilège de vivre, de respirer, d'être heureux. » * Icon_minitimeMer 16 Nov 2011 - 22:46

Bonjour...

Honte.
Honte absolue.
Sous les mèches rousses en bataille, de feu. La honte est toujours brûlante.
Mais jamais elle ne l'avait été autant.

De toutes les personnes qui peuplent l'atelier, il fallut que ce soit elle.
Cela aurait pu être le sombre Severus, qui se serait contenté de passer son chemin, ou l'exubérant italien qui se serait empressé de l'aider.
Mais non. C'était elle.
Elle, avec ses longs cheveux noirs, ses doigts graciles, elle avec sa peau pâle et ses ... Oh ! Elle et ses formes affolantes !
Il fallut que ce soit devant elle qu'il soit faible, et misérable.

Il serra la mâchoire et chercha quoi dire. Il ne trouva rien. Il garda le regard baissé, lançant de temps à autre des coups d’œil vers le visage de la sublime couturière.
Un frisson. Une idée.


Il... hum... Il fait beau aujourd'hui n'est-ce pas ?

Non, il n'a pu songer à rien de plus intelligent.
Depuis qu'il était arrivé ici, qu'il avait aperçu la couturière, son palpitant s'emballait. Son palpitant s'emballait souvent à la vue de femmes. Mais elle...
Elle comme les autres ne lui jetterait jamais un seul regard.
Sauf pour regarder sa jambe, et le vide au dessous, avec pitié.
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MessageSujet: Re: « En te levant le matin, rappelle-toi combien précieux est le privilège de vivre, de respirer, d'être heureux. » *   « En te levant le matin, rappelle-toi combien précieux est le privilège de vivre, de respirer, d'être heureux. » * Icon_minitimeJeu 24 Nov 2011 - 17:44

La pitié n'était pas une vertu dont je disposais ; j'avais vu tant et plus d'hommes abîmés, d'hommes venant trouver mes bras au prix de quelques pièces, à défaut d'être en mesure de séduire même la plus laide des femmes. A la lanterne rouge, ce sont les naufragés de la vie qui viennent oublier leur mal et leur malheur ; les amputés des champs, les gangrenés, les culs-de-jatte, les borgnes, les bouches creuses, les énucléés de tous ordres, et parfois un beau minois nobliau à dépuceler ; pire que la pitié, il y avait dans mon regard l'indifférence, face à ces clients. Soit, il te manque des morceaux. Mon corps est à toi quand même, jusqu'à la minuit sonnée.

Je n'étais plus à la lanterne rouge et les Doigts d'Or étaient un lieu où l'on faisait assaut de courtoisie. Qui étais-je pour m'en plaindre ? C'était doux à vivre, la plupart du temps. J'eus pour le jeune homme un sourire sans joie et répondis :


-"O jour não est jà bem levé... Mach tou, tou veux lever-te ?"

Et de tendre une main libre, une main blanche, aux ongles courts. Pour élever ses yeux jusqu'à moi, et les mieux voir.
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MessageSujet: Re: « En te levant le matin, rappelle-toi combien précieux est le privilège de vivre, de respirer, d'être heureux. » *   « En te levant le matin, rappelle-toi combien précieux est le privilège de vivre, de respirer, d'être heureux. » * Icon_minitimeDim 27 Nov 2011 - 10:50

Ecarlate.
Il se demande même si ses cheveux oranges n'ont pas viré au rouge tant il sent ses joues le cuire.

Il inspire, il expire, et s'appuie plus lourdement sur la rampe qui le soutient, l'air de rien. Son coeur va s'entendre tant il bat fort dans sa poitrine, non? Si. Elle va forcément l'entendre, et puis il va finir par exploser si il ne ralentit pas.
Qu'elle est belle, cette main blanche qui s'élève vers lui !

Et il fait ce qui lui semble le plus approprié : il se penche vers la blanche main, la saisit entre les siennes, hésitant, et l'embrasse avec délicatesse comme il l'avait déjà vu faire chez les bourgeois. Sauf qu'il ne savait pas, lui, que l'étiquette voudrait que l'on ne touche pas la mimine précieuse.
Le regard bleu, ardent, se relève vers le visage, en quête d'une approbation, quelque chose qui lui indiquerait qu'il se comporte galamment.
Mais il avait un petit peu oublié aussi que sur une seule jambe l'équilibre est plus incertain. Et que ses deux béquilles se trouvent au bas des marches, l'une parce qu'il l'y a envoyée pour ne s'aider que de la rampe et d'un béquille... l'autre parce qu'elle lui a échappé.

Il se retrouva donc assez rapidement effondré le nez dans le giron de la belle. D'écarlate, il allait virer violet, à force. Et nul doute qu'on pourrait cuisiner sur sa peau brulante.
Il voulu se redresser, mais... il ne voulait pas. Le peau était si douce, là vers sa gorge où il avait échoué... et il avait si honte qu'il préférait ne pas lever les yeux vers elle. Et se taire. Surtout, se taire.
Sauf que s'il ne se relevait pas bientôt, il allait se passer quelque chose d'embarrassant au niveau de son ventre. Quelque chose d'inconnu et inquiétant.

Lâchant donc le cou délicat auquel il s'était raccroché spontanément, il se crampona à la rampe, à s'en faire blanchir les jointures.
Et, le nez résolument baissé, le regard honteux sur le bout de sa chausse, il murmura :


Pardonnez moi m'dame Clarinha...
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MessageSujet: Re: « En te levant le matin, rappelle-toi combien précieux est le privilège de vivre, de respirer, d'être heureux. » *   « En te levant le matin, rappelle-toi combien précieux est le privilège de vivre, de respirer, d'être heureux. » * Icon_minitimeSam 3 Déc 2011 - 3:49

La situation me mit mal à l'aise, car elle avait les tours d'un jeu érotique involontaire, car elle était plaisante sans être voulue, car elle était subie et non choisie, car elle était pitoyable, car il était pitoyable, car ce n'était pas à l'aube d'une journée de travail que l'on laissait s'échapper sa morale - parlez-en, de morale, à une prostituée ! - pour faire une partie de jambes en l'air avec un quasi inconnu.
Pardon.
Pas de jambes en l'air. Malvenu, avec un unijambiste, il se sentirait lésé.

J'étais vraiment embarrassée, par l'avidité avec laquelle cette main tendue, il la baisa, au lieu de l'empoigner franchement pour se porter de marche en marche. J'étais vraiment embarrassée, de son déséquilibre, de son nez dans mes appas ; j'avais connu beaucoup de groins curieux et lubriques, entre ces deux rondes pommes, mais rarement arrivés là par hasard ; c'était toute la différence d'avec ce jeune homme, à mon flair, puceau ou peu s'en fallait. Sa main droite avait sans doute déjà bizuté son
caralho ! Je savais bien que les interdits de l'Eglise émouvaient peu les jeunes hommes.

Et c'est dans cette situation, bien davantage qu'en l'infirmité dans laquelle je l'avais découvert, que j'eus pitié de lui. Si désespérément hésitant et timide, lui qui avait une revanche à prendre sur la vie, lui qui avait plus que tout autre des raisons de se battre pour survivre... Si désespérément faible, quand il aurait pu faire de son handicap une force et un étendard, quand il aurait pu en user comme argument d'autorité ou glorieuse blessure de guerre qui, jointe à quelques bravaches fanfaronnades, lui aurait ouvert les cuisses de toutes les paysannes voire, sans doute, quelques niaises filles à gros durs courant les villes. Je lui souris, autant que je le pouvais, et dis :


-"Ca faut jamais echcouser-te de ça, ça faut rire et refaire !" Oui, Tom, apprends à être macho, apprends à ne pas avoir honte de tes goujateries, apprends que l'élégance ouvre moins de gourdes cuisses que l'audace potache. "Ça faut" être plus macho.
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MessageSujet: Re: « En te levant le matin, rappelle-toi combien précieux est le privilège de vivre, de respirer, d'être heureux. » *   « En te levant le matin, rappelle-toi combien précieux est le privilège de vivre, de respirer, d'être heureux. » * Icon_minitimeLun 5 Déc 2011 - 23:26


-"Ca faut jamais echcouser-te de ça, ça faut rire et refaire !"


Scié.
Déjà parce qu’il a du mal à comprendre son accent, mais en plus parce que quand il finit par comprendre…
Il rougit de plus belle.
Recommencer ?
Fichtre ! C’est qu’il aimerait bien mais…


Je… Je…

Allez, Tom, un effort !
Réfléchissement…
C’est intense.
Quiconque a été adolescent sait ce qu’il ressent.
Un gros blanc.

Mais voila. De toutes les phrases qui lui viennent, aucune n’est convenable. «Recommencer ? Avec joie beauté ! » ne lui semble pas plus approprié que « voulez vous m’épouser ? » et pourtant, ce sont les deux qui arrivent en tête dans son cerveau.


Mais ce… cela serait inconvenant n’est-ce pas ?

Inconvenant oui, tout comme les images de peaux pâles qui affluent dans son esprit. Tout comme le sang qui afflue dans des parties saugrenues de son corps.
Ecarlate, il se résolut à saisir la main tendue pour descendre l’escalier. S’il pesait de tout son poids sur la rampe, il ne devrait pas trop la faire souffrir. Et ainsi, elle ne surprendrait peut être pas sa honte brandie.


Vous… Vous êtes très belle, Clarinha, vous savez ?

Oui, ça ça allait apaiser sa gène tiens, de lui dire qu’elle était belle ! Bien joué le boulet !
Descendre, retrouver ses chères béquilles, et aller, au choix, plonger dans une auge d’eau froide dehors, ou activer sa main droite dans un coin isolé.
Clarinha était belle, ça oui. La plus belle de l’atelier. Outre sa peau pâle et ses cheveux de jais, ce que Tom aimait le plus chez elle, c’était la manière qu’elle avait de coudre. Si vite, et si bien. SI consciencieuse et si appliquée. De son coin de l’atelier, il ne pouvait jamais s’empêcher de relever le nez pour la regarder travailler.
Si belle, oui…

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MessageSujet: Re: « En te levant le matin, rappelle-toi combien précieux est le privilège de vivre, de respirer, d'être heureux. » *   « En te levant le matin, rappelle-toi combien précieux est le privilège de vivre, de respirer, d'être heureux. » * Icon_minitimeLun 12 Déc 2011 - 18:11

Je ris ; d'un rire profondément amusé, d'un rire qui montrait tout ce que j'avais vécu, bien loin des Doigts d'Or, bien loin de la candeur d'un unijambiste puceau. D'un rire qui rappelait à moi tous ces puceaux de bonne famille auxquels il m'avait été demandé d'apprendre la vie. D'apprendre comment traiter une femme : douceur, plaisir, et autorité. Autorité, supériorité. Non que je le pensasse : je ne savais pas de raisons que les hommes fussent considérés comme supérieurs aux femmes. Mais on ma payait alors pour enseigner cela entre deux mouvements de bassin.
Tout en descendant avec Tom l'escalier, lentement, au rythme de l'unijambiste, je répondis :


-"Ça est ouma inconveniência, sim, com granda damch ! Com autrach, ça faut faire, ça faut refaire, porque èch oum homme, porque não fis mal. E tu tench ouma echcousa, a tua jambe ! Não è tua coulpa !"

Mon problème était de gérer les compliments ; j'en avais reçu beaucoup dans ma vie, de ceux qui croyaient qu'un compliment rapproche, rend intime, efface la honte d'avoir fourré une p*te, introduit une complicité et une excuse en même temps ; ou de ceux qui oubliaient que j'étais du tout cuit, et qui faisaient la roue en pure perte, car bien souvent, je ne comprenais mot. Un compliment pour me consoler de ne plus les voir ; comme si les clients manquaient ! Des jours, j'en avais mal, des jours, j'avais hâte que survinssent les flots mensuels et le congé qu'ils engendraient la plupart du temps.
Et je glissai sur ces louanges jaillies de la bouche du timide Tom, louanges qui avaient dû lui coûter des trésors d'efforts ; je les occultai avec insouciance. Je n'avais pas de raisons de croire qu'il était plus qu'un autre sincère. La seule chose qu'ils provoquèrent, ce fut un regard en sa direction, de mon œil souligné de khôl comme se maquille la
Nadja de Breton, ce trait noir qui renforce l'intensité des prunelles ; et d'un geste de main, j'ajustai mon décolleté, pour mieux y attirer l'attention. C'était un jeu, j'y avais tant joué par le passé, et trop peu depuis que je cousais !
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MessageSujet: Re: « En te levant le matin, rappelle-toi combien précieux est le privilège de vivre, de respirer, d'être heureux. » *   « En te levant le matin, rappelle-toi combien précieux est le privilège de vivre, de respirer, d'être heureux. » * Icon_minitimeMar 13 Déc 2011 - 22:47

Mais à quoi jouait-elle ?

Notre pauvre timide capta du coin de l'oeil le décolleté... et par tous les diables, il fut tenté d'y recoller son nez illico presto !
Il se retint néanmoins, concentrant toute son attention dans son équilibre, et le besoin de ne pas être vu comme un poids par elle. Il descendait donc lentement. Là bas, une volée de marche plus loin... Elle... Sa chère béquille...
Il eut envie de s'arrêter.
Il n'en fit rien.

Il n'avait pas tout compris des mots de Clarinha, voire presque rien. Il rougissait du peu qu'il avait compris.


Un homme ?

Un homme, lui, avec ses seize ans et sa jambe de moins? Un homme, lui, incapable de contenir ses pulsions? Un homme, lui qui ne sait pas contrôler cette chose dans ses braies ? Un homme, ayant des pensées aussi impures ?
Un homme, lui ?


Certes un gentilhomme ne se comporterait pas comme ça, Clarinha, n'est-ce pas ? Et quand bien même je n'en aurais jamais la noblesse ni... ni l'intégrité, j'espère en avoir au moins la morale.

N'est-il pas mignon, là, à croire que les gentilhommes sont nobles, et à parler de l'intégrité du corps et pas de l'âme ?
Car plus que la morale, c'est sa jambe manquante qui empêche de faire de lui un homme, bien entendu.
Un homme est viril, fort, fier. Un homme protège les femmes, il n'a pas besoin de leur tenir la main pour descendre un escalier sans tomber.
Un homme... c'est le contraire de lui. Il en est convaincu !

Et il rougit, donc.




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MessageSujet: Re: « En te levant le matin, rappelle-toi combien précieux est le privilège de vivre, de respirer, d'être heureux. » *   « En te levant le matin, rappelle-toi combien précieux est le privilège de vivre, de respirer, d'être heureux. » * Icon_minitimeLun 19 Déc 2011 - 17:14

Il me faisait rire, le pauvre naïf ! Je me contentai de sourire, mais à l'intérieur, c'était le jeu, le jeu des sens, le jeu d'une séduction déjà acquise, le jeu de le tourmenter... Et, j'en avais conscience, le jeu de la langue, car je parlais vite, car je parlais mal, car il ne pouvait tout comprendre - car il me faudrait des gestes pour arguments.

-"A morale, ça não est ouma coisa de homme, ça est ouma coisa de femme et de proude et de prechtre et de cocou et d'énouque ! A morale, ça est para cacher-se o que ça veut vraiment ! Och gentilliomech, ça não exichte ! Há och que são hommech, et och que não são hommech."

Je m'arrêtais un instant. Parler était rarement ce qui causait le plus de désir, mais le silence aurait mis en évidence les bruits de progression dans l'escalier, le silence aurait été malaise, le silence aurait convaincu Tom de mon indifférence - loin d'être une vérité ! Nous arrivions en bas, et j'ajoutai du miel à ma voix, portant mon regard sur son profil, tentant d'attirer ses yeux dans les miens...

-"Sabch, a jambe não est oum proubleim...
Ça faut être oum homme sem a jambe, ça faut montrer-mim que a jambe não fait mal, que ça não est impourtant, tenher ouma jambe ou não tenher ouma jambe."


Je me baissai pour ramasser sa béquille et la lui tendre ; de face, ainsi, c'était plus facile de capturer son regard pour conclure :

-"Não est com jambach que tu es oum homme, est com... Chta coisa..."

Ma main se pressa à son entrejambe et mes doigts s'y refermèrent tant qu'ils purent sans forcer, juste pour l'envelopper tout à fait - et j'eus la confirmation de son trouble, ce qui m'excita moi-même en une seconde plus que durant tout le jeu de paroles de la descente. Depuis combien de temps n'avais-je pas... lorsqu'une prostituée en est à ne plus savoir le nombre de jours la séparant de sa dernière étreinte, c'est qu'il y a une dissonance dans la grande musique du monde ; il était encore temps d'accorder nos instruments...
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MessageSujet: Re: « En te levant le matin, rappelle-toi combien précieux est le privilège de vivre, de respirer, d'être heureux. » *   « En te levant le matin, rappelle-toi combien précieux est le privilège de vivre, de respirer, d'être heureux. » * Icon_minitimeMar 20 Déc 2011 - 11:49

C'est compliqué, mais compliquééééééééééé !
Qu'est-ce qu'elle parle vite ! Fait-elle exprès ? Se rend elle seulement compte de la difficulté qu'il à la comprendre ?
Surement pas.

En tous cas, lui il s'applique autant à descendre sans peser sur elle qu'à la comprendre qu'à lutter contre la vigueur lancinante de ses braies.
Compliquééééééééé !

Elle parle de sa jambe. Et d'être un homme.
Ça, il comprend.
Mais il ne voit pas bien - pas du tout en fait, au début - où elle veut en venir.
C'est que lui, pauvre naïf, il ne connait rien du passé de la portugaise, et d'une manière générale pas grand chose aux femmes. Il sait juste que ses sœurs se sont toujours moquées de lui, avant qu'il ne soit chassé de la maison, parce qu'il était inutile.

La voix qui semblait lui faire des remontrances s'adoucit, et il glisse un regard vers elle, curieux, intrigué, sans vraiment comprendre. Sans vraiment vouloir comprendre, peut être. Surtout.
Il s'adosse au mur le temps qu'elle ne ramasse sa béquille, et la prend lentement quand elle...


Oh !

Mais qu'est-ce qu'elle fait ?!!

Terrifié, il voudrait reculer, mais comment reculer quand on a qu'une jambe et un mur derrière soi ?
Et puis pourquoi reculer quand c'est si agréable de sentir... de rougir... de... enfin... quand c'est si agréable ?

Et puis qu'avait elle dit? Que ce n'était pas sa jambe qui faisait de lui un homme ?
Il se mord la lèvre, pour retenir le gémissement étranglé le mieux possible. C'est que c'est si doux, si brulant, si délicieusement interdit et...

La béquille est abandonnée, elle choit quand les deux mains se posent sur la taille de la couturière pour l'attirer à lui dans un geste qu'il espère viril.
Et sans un mot, il s'empare de ses lèvres. Il y avait si longtemps qu'il rêvait de l'embrasser...
Et puis là c'était elle qui avait commencé !

D'abord !
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MessageSujet: Re: « En te levant le matin, rappelle-toi combien précieux est le privilège de vivre, de respirer, d'être heureux. » *   « En te levant le matin, rappelle-toi combien précieux est le privilège de vivre, de respirer, d'être heureux. » * Icon_minitimeDim 22 Jan 2012 - 16:42

Le problème des lèvres, pour une prostituée, c'est que je n'y étais pas habituée ; je savais faire beaucoup de choses, avec mes lèvres, mais une haleine à sentir, mais des morsures qu'on n'évite qu'une fois qu'il est trop tard et vous défigurent pour plusieurs jours, et vous font douloureusement saigner, et la passion, enfin, qui s'échange dans un baiser, sont autant de bonnes raisons pour une prostituée de fuir les baisers de bouche à bouche.
J'oubliais que je n'étais plus une prostituée, car enfin... J'étais presque née ainsi faite.

Après les premiers échanges de salive, je descendis vite le long de son corps, me dégageant de son étreinte, laissant mes mains glisser sur son ventre, sur ses hanches ; à genoux, bien vite, je lui fis face et délaçai ses braies. Je libérai sa virilité, dont il n'avait pas à rougir, car elle n'était pas moins belle et roide que la plupart de ses consoeurs. Mes yeux mutins, levés vers lui, cherchaient les siens dans la pénombre, pour l'embarrasser ; mes doigts pendant ce temps allaient sur ce vit, et faisaient glisser la peau vers la pointe, vers la racine, pour provoquer une sensation qu'il devait bien connaître, si sa main droite était sa meilleure amie, mais décuplée cette fois par l'imprévisibilité d'une main étrangère.


-"O homme est aqui... Avec o seu caralho."

"Caralho" que, ces mots dits, j'entrepris d'explorer du bout de la langue, du bout des lèvres...
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Date d'inscription : 05/11/2009

« En te levant le matin, rappelle-toi combien précieux est le privilège de vivre, de respirer, d'être heureux. » * Empty
MessageSujet: Re: « En te levant le matin, rappelle-toi combien précieux est le privilège de vivre, de respirer, d'être heureux. » *   « En te levant le matin, rappelle-toi combien précieux est le privilège de vivre, de respirer, d'être heureux. » * Icon_minitimeMar 24 Jan 2012 - 11:18

Ohlala ! Ohlala ! Ohlala ! Mais qu'est-ce qu'il se passait ?
Un instant, il l'embrassait, l'instant d'après ... ça...
Ohlala ! Oh-la-la !
Les mains qui le parcourent, qui descendent, qui vont...


Oh ! Oh !

Oui, il n'était pas capable d'énoncer autre chose le môme. C'est que les mains de la couturière exécutaient un ballet délicieux. Diable ! Comme c'était bon, comme ça palpitait, comme il était dur, dur !
Et comme c'était dur, dur, pénible de se retenir. Il en haletait déjà, il en tremblait. Mais il fallait qu'il tienne, elle était là, juste devant, et il ne pouvait pas... il ne pouvait pas... lui faire ça !

Les poings serrés, adossé au mur, il tremblait de tous ses muscles, de toute son âme, les yeux bleus ouverts en grand, la caresse des doigts féminins était si délicieuse, si exotique, si... wahou !

Mais...

Ohlala ! Ohlala ! Ohlala !
Qu'est-ce qu'elle faisait ? C'est quoi un caralho ? C'est... Oh la la ! Ohlalaaaaaaaa !

C'est chaud, c'est doux, c'est humide, c'est presque inquiétant, c'est délicieux, c'est fort, c'est... C'est trop, trop trop !
Il tend une main pour caresser les cheveux bruns, il veut lui dire merci, il veut qu'elle comprenne, mais il est terrifié, et c'est si bon ce qu'elle fait !
Alors il glisse les doigts sur les mèches souples et il les laisse là, parfois un peu crispés, et il se concentrer pour ne pas commettre d'impair comme ... Comme ce qui pourrait bien arriver si elle ne s'arrête pas bientôt et qui est si sale. Qui ferait de lui le pire des immondes, il en est certain.

Concentration, Tom, concentration...
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