Place, je passe.

Sujet: Place, je passe. Mar 27 Jan 2015 - 0:18

Lors de la création, les mains encore frêles s'activent autour du tissus.
Chaque détails compte, chaque regard est déterminant.
Les mouvements sont lents et calculés, les doigts fins de la jeune femme écorchés par les aiguilles s'efforçant d'achever la robe. Si les traits du visage blond était tirés lors de l'effort, ils se détendirent devant le travail achevé. Ce fut aux yeux inquisiteurs de s'adonner à leur tâche.
Le résultat était loin d'être satisfaisant, mais il ne le serait de toutes manières jamais aux yeux de la Canéda.

[ Plus tard, dans l'Atelier. ]

Ca y est, elle y était.
Cela faisait longtemps que l'envie de tenter sa chance la démangeait, mais jamais elle n'avait osé.
Il était temps pour elle de se lancer, peu importe le résultat. Cela ne pouvait être que positif. Soit elle serait admise, ce qui serait un miracle, soit elle aurait des conseils de grands artistes, ce qui était un autre miracle à ses yeux.
De ses petits bras, elle déposa devant elle ses deux essais. Le premier est une fresque, le second une robe. Puis, d'un air peu assuré, elle cherche du regard des visages intéressés.

Spoiler:

Sujet: Re: Place, je passe. Mar 27 Jan 2015 - 22:09

Créatrice active, très active, elle avait produit une autre fresque dans la journée. Sur commande de sa mère, oui, mais tout de même ! La Canéda afficha donc son oeuvre suivante, tant qu'à faire.

Spoiler:

Sujet: Re: Place, je passe. Mer 28 Jan 2015 - 22:47

Visiblement, une personne de plus venait postuler. Bonne nouvelles pour mesdames les Maitres d'atelier.
Lui, ça allait lui donner du travail en plus, bien sur.
Mais de l'or en plus, aussi.

Il passa, observa, fit une moue peu avenante, et daigna se présenter.

Bonjour. Je suis Severus Nonrigolus, intendant de l'atelier. Je vais montrer vos tenues aux Maitres, et je reviens vers vous avec leur décision.
Cela peut prendre plusieurs jours, et vous devez les mettre à profit en nous cousant, ici, une robe sur ce ce patron.

Bon courage.

Et sur ses mots, il sortit.

Sujet: Re: Place, je passe. Sam 31 Jan 2015 - 13:36

Lucie Euridyce avait à peine levé la tête que déjà l'homme déballait son refrain. La Canéda tenta de suivre, la mine attentive. Lorsqu'il eut finit, elle glissa :

Lucie Euridyce la Canéda Dehuit ! Merci messire, je fais cela tout de suite.

Puis elle se mit au travail, comprenant que l'intendant n'était pas un homme loquace. Observant le patron, elle essaya de reproduire au mieux, avec quelques difficultés. Une fois son travail achevé, elle exposa le mannequin. Plus qu'à attendre que le Sévère revienne.

Spoiler:

Testosterone aux Doigts d'Or Messages : 2377 Date d'inscription : 13/01/2015

Un homme, un tailleur, un désoeuvré arriva. Il tira son chapeau à la demoiselle et dit :

Jacques Voillot, je travaille ici.

Il tourna autour du mannequin de bois sur lequel reposait l'ouvrage et dit :

Vous cousez bien. J'aime beaucoup le voile à l'arrière du chaperon... La réalisation est propre et la robe peut tout à fait être portée et vendue, je crois. Les responsables de l'atelier confirmeront ça. Mais...

Jacques était un vautour, un perfectionniste. Un œil de lynx.

Votre réalisation s'éloigne un peu du modèle. Ce n'est pas grave, nous cherchons avant tout des gens qui ont une bonne technique et c'est votre cas. Si je le dis, c'est que vous aurez sans doute à coudre d'autres modèles dans le même esprit... Il y a une sorte de mode idiote à ces carcans, enfin... Je ne l'approuve pas mais les femmes aiment.

Il lui fit un clin d’œil. Ce que femme veut...

Pour être plus précis, si vous reprenez votre modèle... Voyez, le buste est enserré dans des baleines et des buscs, ce qui ne laisse pas voir les rondeurs féminines sous la gorge. Votre travail n'inclut pas de baleines, il est beaucoup pluuus... suggestif !
La jupe, elle, mériterait d'être plus ample, ou d'avoir un gros jupon. Souvent, dans cette mode, on coud au niveau des hanches, à la jonction avec le corset, des petits rubans, qui permettent de nouer un boudin de tissu, un vertugadin. Cela augmente la largeur des hanches et il paraît que les femmes se trouvent belles ainsi. Qui serais-je pour les détromper, hé ? En tout cas, avec une plus grande largeur à entourer, les jupes sont bien plus bouffantes et la taille est très marquée. Vous devriez essayer, une prochaine fois.
Enfin, quand on vous fournit un modèle, soyez attentive à la longueur des manches. Nous avons ici un modèle très...

Il chercha un instant ses mots, se grattant le coin du nez.

Un modèle ostentatoire. Il faut des manches laaaarges ! Regardez, sur le dessin, elles descendent presque aux genoux.

Il pointa l'endroit sur le dessin, puis releva le menton vers la jeune femme.

Je le redis, inutile de refaire cette robe, tout découdre serait un gâchis de temps et de tissu alors que vous avez là un beau modèle, et je gage que votre patron resservira ! C'est juste pour vous inciter à bien bien bien bien regarder, et reproduire le plus fidèlement, quand vous le pouvez. D'ailleurs...

Sourire carnassier.

En fait, je vois quelque chose que vous avez oublié. Et qui ne vous demandera pas de tout découdre et changer de patron.
Les perles. Sur la coiffe. Vous n'en avez pas cousu ?

Mais ce n'était peut-être que faute d'avoir pu... Jacques avait vite appris qu'aux Doigts d'Or, les candidats et apprentis sont loin de pouvoir piocher dans les réserves sans restriction. Peut-être le Sévère avait-il mis un haro sur les perles, précieuses, précieuses perles ?

Spoiler:

Petit Oiseau aux Doigts d'Or Messages : 318 Date d'inscription : 30/12/2014

Lorsque l'homme arriva, les mains ouvrières cessèrent leur travail. La nouvelle création en cours fut placée un peu plus loin, et la Canéda se tourna vivement vers le couturier. Il se présenta, ce qui lui valu un hochement respectueux de tête.

Je suis Lucie-Euridyce la Canéda Dehuit, pour ma part. Ravie.

Le dernier mot était, évidement, intéressé. La raison pour laquelle cette rencontre lui était agréable était que la jeune femme souhaitait progresser, et rien de mieux pour cela que les conseils de professionnels avisés. Le couturier, dont l’œil précis rassura la Canéda sur ses compétences, entreprit d'énoncer les critiques qu'il avait à faire. Les noisettes ne cessèrent de passer de l'homme à l'essai, scrutant tantôt les traits du couturier, tantôt les erreurs pointées par celui-ci. Devant un tel manque d'attention de sa part, Lucie rosit légèrement. Pour le coup, elle l'avait mal joué.

Je vous prie de m'excuser pour ces erreurs... Je serais plus observatrice la prochaine fois. Quant à cette mode, je n'en étais pas familière. J'ai beaucoup à apprendre. Cependant, je la travaillerai, soyez-en assuré.

Puis s'ajouta les manches trop courtes, remarque à laquelle la Canéda hocha de la tête. Le regard du couturier la fascinait par son exactitude. Au sourire carnassier naissant, la jeune femme rosit d'avantage : avait-il trouvé une faille encore plus grave ? Les perles. Les noisettes se concentrèrent sur le modèle, puis retrouvèrent les yeux du couturier. La mine peu assurée, elle tenta de se redonner contenance en souriant.

Comment ai-je pu ne pas voir ! Je pensais que c'était des rubans... Souhaitez-vous que je m'en occupe ? Suivi de son regard d'enfant repenti.

[ Je n'avais pas vu la forme spécifique de la robe, enfin, j'ai loupé pleins de détails ! Merci pour les remarques, et je tenterai de travailler tout ça ! ]

Testosterone aux Doigts d'Or Messages : 2377 Date d'inscription : 13/01/2015

Rire bonhomme du bon homme.

N'est-ce pas que c'est une mode étrange ! Il n'y a rien à pardonner, si c'est une technique que vous ne maîtrisiez pas. Nous sommes tous là pour apprendre.
Je vous avoue, moi-même, je ne couds pas ce genre de modèles, non que je ne sache les faire, mais quand j'ai le choix, je couds les modèles qui me... "parlent" ?
C'était un petit piège que vous a tendu là le Sévère. On n'attend pas de nouveaux apprentis qu'ils maîtrisent les volumes d'un corset et d'un vertugadin. Ce n'est pas pour rien que Maître Attia reste celle qui sait mieux les faire.

Il s'adossa sur une table, ce qui était plus commode pour papoter sans fatiguer.

Pour les perles... Ma foi, il paraît que je dois emporter vos oeuvres pour les montrer aux maîtres couturiers qui décideront de votre admission. Mais je peux emporter la robe et vous laisser la coiffe pour que vous y cousiez des perles, je pense.

Se redressant, il entreprit de délacer dans le dos la première cotte rouge bordée de fourrure. D'un regard ample, il balaya l'espace de travail qui avait été accordé à la postulante. Outre les deux robes, il y avait des...

Ces toiles sont aussi votre oeuvre ? Je les emporte donc ?

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Petit Oiseau aux Doigts d'Or Messages : 318 Date d'inscription : 30/12/2014

La Canéda esquissa un sourire apaisé, en entendant le rire. L'anxiété passée, elle se décrispa et fit vite le rapport entre l'intendant et le dit "Sévère".

Vous me rassurez ! Je n'aime pas trop cette forme, comme vous, mais je m'y ferais.

Et de continuer, un peu plus bas... Maître Attia est une légende de la couture, c'est bien normal. La jeune femme rêvassa quelques instants puis reprit à voix haute.

Je vais garder la coiffe, j'arrange ça très vite. Et ces fresques sont les miennes oui, je postule également en tant que peintre.
Matière dans laquelle elle avait, assurément, bien plus d'expérience.

Testosterone aux Doigts d'Or Messages : 2377 Date d'inscription : 13/01/2015

Je vous laisse la coiffe alors ! Je pense qu'il ne faudra pas bien longtemps aux maîtres pour se faire un avis sur votre candidature.

Et avec un sourire félin, il acheva de déshabiller les mannequins, plia les deux robes et les posa sur les toiles, comme un plateau ; il emporta le tout dans les salles privées de l'atelier.

Petit Oiseau aux Doigts d'Or Messages : 318 Date d'inscription : 30/12/2014

Espérons que l'avis soit bon !

En tout les cas, elle, elle l'espérait fortement. Mais rien n'était moins sûr. Le travail repris, les perles furent vite ajoutées. Encore quelque chose que la Canéda maîtrisait bien mal. Une fois les modifications achevées, elle revint et appela, discrètement tout de même, le couturier.

Jacques ? Enfin, messire Voillot ?

Puis elle attendit sagement, sans trop savoir si les changements plairont. La jeune femme avait eu du mal avec le patron, dont elle avait du mal à discerner la coiffe.

Spoiler:

Testosterone aux Doigts d'Or Messages : 2377 Date d'inscription : 13/01/2015

Ah, non, pas de "messire", ou je vais encore avoir des soucis avec les autorités, moi ! Maître Jacques, ou Jacques, comme vous voulez. Mais je suis pas noble.

Ronchon, en revanche...
Il revenait avec de bonnes nouvelles, mais avant que de les délivrer, il s'arrêta pour observer la coiffe.

Et bien, c'est parfait ainsi !
Venez, il faut que je vous présente, et puis le Sévère a des papiers à vous faire signer, pour officialiser votre embauche...

Petit Oiseau aux Doigts d'Or Messages : 318 Date d'inscription : 30/12/2014

Maître Jacques alors.

Il fallait rester sérieux, voyons.
Le couturier complimenta son travail, elle eut un sourire. Puis...

Hiiiiiiiiiii.

Un petit gloussement échappa à la blonde, en entendant le mot "embauche". La mine extasiée, elle se reprit tout de même, toussotant légèrement pour faire passer la pilule. Un peu de sérieux !

Mhmh, pardonnez-moi. Je vous suis !

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