[RP] Parce que les DO c'est comme le génie: immortel

Dans sa litière qui cahotait sur les chemins de Bourgogne, la poupée relisait pour la énième fois l'affiche qu'elle avait faire recopier par son secrétaire. Elle avait longuement hésité avant de prendre la route de l'atelier des Doigts d'Or. D'abord parce que, tout bêtement, elle était largement hors délai. Ensuite parce qu'elle s'était sérieusement demandé si elle aurait le temps et le courage d'ajouter une nouvelle charge à ses épaules maigrichonnes. Enfin parce que, avouons-le, la Bourgogne c'était un peu loin.

Mais finalement, elle avait fait son choix. Obligée de se rendre à Reims pour le mariage royal, elle n'était plus à quelques lieues de détour près. L'argument de la distance ne tenait donc plus. Quant aux autres... Ma foi on verrait bien sur place ce qui ressortirait de l'affaire. Et au pire des cas, elle pourrait toujours se consoler en commandant une ou deux robes !

Elle en était là de ses réflexions lorsque sa litière s'immobilisa devant Saint-Germain des Champs. Franchissant la porte de l'atelier en familière des lieux, elle gagna cette fois la partie dédiée aux bureaux, et non le carré VIP où elle avait ses habitudes, et se présenta à la première personne qu'elle croisa.

Le bonjour. Je suis la duchesse Elianor de Vergy, VIP et mécène de l'Atelier. Je souhaite m'entretenir avec maîtresse Attia.

Rien que ça. Car comme le dit la sagesse populaire que la très aristocratique quintefeuille ne dédaignait pas, à l'occasion, d'écouter: mieux vaut avoir affaire à Dieu qu'à ses saints.

Mâdâme la duchesse.

Obséquieux. Pas autant que le gras Sévère, mais dans la lignée.
Servile autant que serviable.
Un peu effrayé il faut le dire par la Haute Société que l'on voyait défiler ici.
Et surtout pour apposer un refus.

Maitre Attia n'est plus guère présente à l'atelier, elle est retirée en ses terres. Mais l'intendante, la seule personne en qui Maitre Attia est ici, je fais la prévenir tout de suite.
SI vous souhaitez vous restaurer, des douceurs sont présentes sur ce guéridon, là.

Un salut des plus protocolaires plus tard, il courrait déjà dans le couloir, tendu comme un slip. C'est que déranger un dragon dans son bureau c'est... risqué...

Trois coups frappés à la porte.
On ouvre. On entre.

Madame, une duchesse est là, elle est VIP et mécène, sa grâce Elianor de Vergy. Elle veut parler à Maitre Attia, je lui ai dit son absence et je suis venu vous trouver.

L'obséquiosité de l'accueil ne frappa guère la poupée. Question d'habitude, sans doute. D'autant qu'en la matière, elle avait déjà vu largement plus servile encore. En revanche, apprendre qu'Attia ne la recevrait pas fit apparaître une moue boudeuse sur son minois.

Hum... Et bien ma foi.... Voyons avec l'intendante alors...

La phrase fut prononcée du bout des lèvres, et la mine ducale se renfrogna encore un peu plus lorsque l'hôte d'accueil eut, sans le savoir sans doute, un trait de génie: proposer des douceurs. Sans doute le plus efficace des moyens pour dérider la très gourmande quintefeuille. Elle s'efforça tout de même de conserver sa mine fermée le temps que le serviteur quitte la pièce, avant de se rapprocher d'un pas vif du guéridon pour venir y saisir quelques friandises à picorer.

Si attente il y avait, ce serait au moins une attente... sucrée !

La poupée ignorait en effet tout de cette histoire. Avouons d'ailleurs que l'indifférence complète qu'elle portait aux activités de son époux _ tant que lesdites activités ne l'impliquaient pas _ aidait grandement son ignorance. C'est donc avec un sourire franc et détendu qu'elle salua l'intendante.

Le bonjour Elisabeth. La maison royale va... ma foi, comme à son habitude: des hauts et des bas, et parfois un peu de mal à concilier les egos de chacun et les desideratas du souverain...

Le sourire se teinta de malice, nul doute que l'ancienne membre de la Chambre saurait fort bien ce que recouvraient ces propos anodins.

Quant à ma présence... Et bien voilà: je sais que l'atelier a fait paraître, il y a quelques temps, une annonce pour recruter un directeur artistique. Cette recherche est-elle toujours d'actualité?

La quintefeuille hocha la tête, compréhensive.

Je comprends, les idées sont là mais leur mise en oeuvre nécessite du temps et de l'énergie. Il est logique que les artistes se concentrent davantage sur leur création que sur les façons de promouvoir l'atelier. Je crois en effet que c'est un poste où je pourrais être efficace. C'est vrai qu'il n'est pas sans rapport avec celui que j'occupe à la maison royale finalement: satisfaire les caprices d'un roi ou ceux de clientes exigeantes, au fond c'est un peu similaire! Et si je ne suis pas toujours très imaginative, je ne m'y entends pas trop mal en organisation!

Elle esquissa un petit sourire amusé. Lucide, la poupée: elle n'était pas de celles qui ont ces idées fulgurantes qui révolutionnent le monde. En revanche, elle était de ces terre-à-terre qui savent leur donner vie.

Voulez-vous que nous fassions un essai? Nous pourrions voir avec les artistes et profiter de la période estivale pour réfléchir à un évènement qui marquerait la rentrée et remettrai l'atelier sur le devant de la scène?

Le sourire s'élargit, signe manifeste de l'enthousiasme de la blonde duchesse.

Et bien... Le plus tôt possible ! Le mieux serait peut-être d'organiser une réunion avec les artistes de l'atelier: nous pourrions ainsi trouver une idée d'évènement pour la rentrée qui leur convienne. Et en procédant rapidement, chacun et chacune aura le temps de préparer ses pinceaux et ses aiguilles pour la date prévue. Par contre... j'avoue que je connais fort mal le fonctionnement interne de l'atelier. Y-a-til un endroit particulier pour ce genre de réunions?

Interrogative, elle guetta la réponse de la surintendante.

Nous avons suffisamment de salle pour cela, au pire nous utiliserons le salon Venance quand il sera fermé au public. Suivez moi je vais vous présenter nos équipes.

[HRP : je vais lancer le rp sous peu de réunion et aussi donner les accès HRP (ce soir)]